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  Famille : Révèlations poètiques.


Ce sujet fait partie de la famille Révèlations poètiques.. Cette famille est semi-privée. Vous pouvez lire le contenu de cette famille mais vous devez vous y inscrire pour échanger.



Auteur

Sujet : Rechab

Rechab
Modérateur
France

Date du message : mai 1, 2014  08:29

Si rien ne profilait


Si tout disparaissait



A l’ horizon muet
Les mains du poète
Modéleraient le monde
Et des flocons de poussière
Recréerait, de lumière
La beauté du monde,
Un nouveau chemin,
Et les premiers pas
Inventés des enfants
Que nous sommes.



RC   – 25 novembre 2012

Rechab
Modérateur
France

Date du message : juillet 27, 2014  03:54

-
Vagabond des étoiles


-


C'est tracer un chemin,
Le doigt posé sur la carte,
Passant de collines en villages,
Puis décider de le suivre,
Avec de bonnes chaussures,
Juste avec quelques ronds en poche,
Un carnet de notes,
Un appareil photo en bandoulière.

Juste travailler d'étape en étape,
Pour pouvoir manger,
Et poursuivre sa route ,
A travers le monde,
Sous les azurs et les pluies,
Et faire d'une cabane sa maison,
Le temps de reposer le corps,
Et continuer la voie choisie.

Au dessus passent les avions,
Tirant des traits blancs
A travers le monde,
Ignorant les pierres sur les sentiers,
Et la glaise collant aux pieds,
Quand on choisit son passage
Entre deux pentes rocheuses,
Aux lisières des bois,

Que le vent agite les branches,
Et fait ondoyer les champs d'orge.
Les senteurs des foins emplissent les poumons,
Les insectes bruissent et grésillent
La peau se tanne aux soleils,
Et croisent les lunes
Le sac tirant sur les épaules,
La suée sous les efforts

S'attirer la curiosité des oiseaux,
C'est être comme un vagabond,
A continuer jour après jour,
Minuscule et lent déplacement,
Tout au long du pays ,
Les pieds recouverts de poussière...
Et s 'endormir sous les étoiles,

>   Elles ne sont pas si loin ...


-
RC   juin   2014

Rechab
Modérateur
France

Date du message : septembre 11, 2014  15:08

--


Des yeux vagues, une page vide –

-
C’est d’une autre année que je parle.
On y entendait          une musique;
On y voyait des accords de couleur.
Tout y composait un tableau,
Ses ambiances et ses lumières.

Je ne pourrais dire         s’il était beau.
Ce serait plutôt à toi       de le décrire;
Mais      … je ne suis pas dans tes yeux,
Dans ce que tu percevais    de l’orchestre,
Et des frémissements du coeur,

Avant que la brise
N’agite les rubans,
Et que s’envolent les chapeaux.
Tu descendais le vallon,
Parmi les herbes hautes et les fleurs.

C’était alors un printemps avancé,
Et pourtant des nuages serrés pointaient à l’horizon.

Je te vois maintenant,
Immobile                et indifférente,
Et il semble que ta mémoire    se heurte,
Aux murs clos d’une chambre,
Les rideaux            fermés à la lumière.

De tes yeux vagues,   tu contemples,
Ce qui semble             une page vide,
Et les gestes sont difficiles.
Ils ne se referment même pas
Sur ton passé.

La musique         y est inaudible ….
Ou alors ,          a-t-elle été aussi,
Emportée               par le vent ?

-

RC – sept 2014




Rechab
Modérateur
France

Date du message : septembre 18, 2014  08:55



Tu sais bien , - au jour qui vient,
Me vient l'inconnu ;
Je pars en découverte...
         Des mondes de glace,

Se sont figés en une nuit,
Ou bien des cascades,
Négligeant la courbe de l'air.

Mes heures sont faites de sang,
Celles-ci se diluent dans un souffle,
A mi-chemin des abîmes,
Entr'ouverts de la nuit proche...

C'étaient aussi des odeurs
Des fleurs de jasmin,
Et des poissons séchés dans les ports.

C'étaient des étendues de sable,
Des vallées riantes caressées de soleil,
Où j'écoutais les branches ployant sous les fruits,
Et le balancement des forêts ombrées...

De ces heures, égrenant les minutes,
Les images se bousculent,
-    Je n'en retiens peu.

….. Ou bien elles me fuient.
Car elles s'éloignent
A mesure       que tu te rapproches :
Le secret des collines,    est bientôt remplacé,

Par la courbe de ta nuque   .
De la même brise       où ondoient les blés ,
S'agitent les boucles, échappées de ton chapeau .

C'est une autre région,
Plus à proximité.
Tu peux même masquer les montagnes,
Quand je perçois ton souffle.

Ton paysage envahit mon champ de vision,
Et je peux te dépeindre,
Avec le seul parcours de mes doigts .

-

RC - septembre 2014

Rechab
Modérateur
France

Date du message : novembre 10, 2014  06:03


Derrière les paupières du monde,
Les lignes s'embrouillent,
Les sons se mélangent, et les lettres dansent,
Qu'elles soient consonnes ou voyelles,
Le silence, côtoie le verbe, et bégaie...

On ne sait s'il faut le traduire,
Transposer de l'intérieur ce qu'on y voit,
Déposer sa propre couleur sans trahir,
Puis faire naître de l'obscurité,
Et d'un imaginaire, une pâle clarté.

Filtrant à travers d'autres yeux, mi-clos,
Tout existe, et son contraire,
Dans le bouleversement de la terre,
Où, parmi la cacophonie,parvient à l'ouïe,
Malgré tout, le chant des oiseaux.

-

RC- 23 juillet 2013

Rechab
Modérateur
France

Date du message : décembre 17, 2014  12:05



-
Quelque part, dans un ailleurs,
Si les étincelles, résonnent
Occupent un vide, - pour le meilleur ?
La tête s'en étonne

L' ailleurs fait fondre l'esprit,
L'orgie molle délétère,
Se dissout dans l'eau de vie,
Assoupie au fond du verre.

Celui-ci a beau être limpide,
Ou avoir le beau teint,
D'un ballon de vin...
Il faut qu'il se vide ,

En soudaine douche,
Plusieurs longues lampées,
Qui laissent trempée,
Une avide bouche

Et la carafe donne,
Autant qu'elle contient,
Et sa part liquide,
Et sa part d'oubli ...

A l'ombre d'un faux soleil,
Où les sensations dérivent,
… Si c'est   ainsi vivre,
A dépendre du vermeil .

Ainsi se vident les bouteilles,
Jusqu'au verre sec,
Et les rêves, avec
Plongent dans le sommeil .

Boire son insouciance ,
La consommer pour partir ,
Et n'en plus revenir...
Convoquer la dépendance,

Jusqu'à l'oubli de soi,
S'écroulant sur le sol ,
Dans des vapeurs d'alcool...
- Avoir la gueule de bois .


Rechab
Modérateur
France

Date du message : février 21, 2015  10:25


Belle endormie

-

Le parfum du sommeil
Flotte sous le poids lourd
Du corps absent, après l'amour.
Les yeux soudés oublient le soleil,
Revenu caresser la peau douce,
Front,sein, épaule émergeant,
Du désordre des draps... un océan,
La flamme de ta chevelure rousse,
Que le miroir réfléchit
Sous un pinceau de lumière,
Gagne peu à peu tes paupières,
Et la conscience, perdue dans l'oubli.

RC

Kimia
France
Messages : 4448

Date du message : février 23, 2015  03:57

j'ai lu tout cela et j'ai grandement apprécié. Merci de ces touchants partages

Rechab
Modérateur
France

Date du message : aout 31, 2015  15:44

C'était une mazurka ...



Je me souviens de la musique
Et ta tête penchée sur le clavier.

Les mains ont déserté les touches d'ivoire,
Elles se sont ternies au voyage des ans.

Les cordes fatiguées, sont une harpe
Assourdie de toiles d'araignées.

Les mélodies que tu jouais,
Ne renvoient plus de reflet

Elles sont été mangées,
Par l'ombre du piano noir.

Juste, le concert des étoiles,
Me chante encore tout bas,

Leurs volutes et les arabesques,
Naissant sous tes doigts.

Je me souviens de la musique
Et ta tête, penchée , au-dessus de moi ...

-
RC - sept 2014
*Ce message a été édité le Aug 31, 2015 4:11 PM par Rechab*

Rechab
Modérateur
France

Date du message : avril 22, 2016  04:40

"retrouver le chemin"

Même s’il fait jour, quelque part, c’est une fête nocturne
Un frôlement de gestes, des bonds discrets, et des yeux habitués à l’obscurité.
On a laissé au loin         , le bruit et la fureur, le crépitement du soleil sur les chaumes
Pour la cathédrale de pénombre,

Où se glissent de temps à autre les bourdonnements têtus d’avions,                            bien au-delà.
Il faut s’habituer au rideau des bois, à la chevelure mouvante, qui ondule au moindre vent, et
… retrouver ses repères.

Quand tout se ressemble un peu, qu’il faut contourner les corps couchés d’ancêtres écroulés,
Ecarter des rideaux de fougères, s’extraire des pièges de ronces, la progression est lente.
Personne n’a jalonné le terrain, n’a semé de temps en temps des cailloux blancs, qui guideraient les pas.
Celui-ci et le suivant. La distance ( dont on ne peut dire qu’elle s’étire ), ne connaît pas la ligne droite.
Le pied prend appui sur ce qui n’est pas, le terrain s’accidente et se heurte de temps à autre à des rochers
instables,
suivis de pentes glissantes.

En attendant me voila progresser dans la fange, les mousses cédant du terrain vers l’humide.,sous les
caquetages faciles
des oiseaux exotiques, dont on ne distingue qu’un passage furtif,
La voûte de la forêt est une explosion que l’on suppose verte,

Une cloche végétale, fourmillant d’insectes, où chacun travaille à sa survie.
Je dois agiter les bras en tous sens, pour tenter d’échapper aux moustiques, intéressés par ma présence
insolite.
…en d’autres lieux j’aurais pu croiser les corps écailleux de reptiles en attente…

Mais ,             – je vois une éclaircie soudaine,                     un sillon clair partage la futaie….

j’ai retrouvé le chemin.

RC –   2012

Rechab
Modérateur
France

Date du message : juillet 4, 2016  09:50

L'heure bleue prend racine...

Il y a l'aileron sombre du paquebot,
qui prend le large, et emporte ses regrets,
des passagers minuscules, agitant des mouchoirs
et les mouettes qui passent et repassent .
De lourdes chaînes rouillées, en tas sur le bord du quai,
des flaques où passent les nuages,
dans lesquelles se diluent des feuilles mortes .
Le soir est maritime,
le soleil s'accroche encore sur les grues du port,
qui semblent désoeuvrées,
et sur la cîme des arbres.
La fraîcheur glisse déjà sur ses semelles d'argent,
et il reste quelques instants, sur l'eau
le sillage des songes.

Il ne tarde pas à se diluer dans l'oubli.
Le bateau est sorti de mon champ de vision,
peut-être un point, caché derrière les bâtiments du môle.
Le vent frappe à ma fenêtre.
Un autobus remonte l'avenue, presque vide .
La pierre argentée de la lune monte de l'horizon.
Les muses se sont échappées.
L'heure bleue prend racine,
je mets un disque
et du piano, s'égrènent les accords de Chopin.
Ce sont les « Nocturnes ».
Ils devancent de peu les brumes rousses :
ultimes sursauts d'un jour qui s'éteint.
-
RC - juill 2016

Rechab
Modérateur
France

Date du message : septembre 20, 2016  16:48

Le temps se dépose


Il faut que le temps se dépose,
et s'incruste, en arrivant à former
au long des millénaires,
des lits de pierres.

Et pour celui qui oeuvre dans la durée,
il en extrait des formes,
qui, bien qu'inanimées,
sont des paroles de présences .

Des paroles aussi, gravées
Avec la force du burin,
En forçant la pierre,
à transmettre un message.

Y trouverons nous des réponses,
A ce que nous disent nos prédécesseurs, ?
Ou bien est-ce que ce sont des indices,
pour les chercher en nous ?

Des symboles qui se lisent,
des épitaphes dans le marbre,
le portrait des défunts,
qui a du mal à s'en extirper...

Mais d'un simple regard,
nous pouvons nous en saisir,
ou nous interroger sur les images,
qui nous sont transmises.

Au coeur de la gravure,
il est possible de prolonger le contact,
en suivant le parcours en creux
des lettres, avec les doigts.

Même si le message est tronqué,
que nous en ayons perdu le langage,
fondu dans les temps,
- c'est une façon de dire

selon le dicton,
que les écrits restent -,
même si des royaumes
ont sombré dans l'oubli,

les révolutions basculé
temples et églises,
ou renversé les statues,
dont on peut recueillir les morceaux .

-

RC

Marie-elisabeth
Modérateur
France

Date du message : novembre 18, 2016  08:38

Les nouvelles du sel et du vent

L’horizon est lisse
       Aucune voile ne vient
       Aucun bateau ne glisse
>   Et je me souviens
Que tu t’embarquas, joyeuse
pour ce lointain pays
Où tu serais heureuse
– d’après ce que l’on dit -.

Car je n’ai de nouvelles
que celles du sel
          et aussi du vent
qui arrivent, dorénavant .
Je guette l’immensité liquide,
tout au long du jour,
mais la mer reste vide ,
–       et l’absence est son contour.

   Rechab. avril 2016.



Rechab
Modérateur
France

Date du message : novembre 20, 2016  04:13



"Les doigts marchent au ralenti sur une plage"



Les doigts marchent au ralenti sur une plage,
elle est déserte, et j'assemble les mots en vrac.
Ici,                            il n'y a pas de ressac,
mais l'univers encore vierge d'une page.

Mes doigts tiennent fermement un crayon ,
( on voit que blanchissent les phalanges,
quand je pars à la poursuite de l'ange ),
et de l' astre          j'accroche ses rayons .

Comment fixer ce qui est invisible ? :
par le moyen d'une voix clandestine,
( le bout du crayon suivant la mine ) ,
cette voix , alors, me devient audible ,

il faut juste qu'elle me traverse,
portée par des ondes,   en-dedans :
c'est peut-être       juste le vent
ou          une soudaine averse :

                  ( je ne saurai la décrire,
                   ni, ce qui la déclenche ):
les pensées ne sont pas étanches,
quand je me mets à écrire.

-
RC - nov 2016

Rechab
Modérateur
France

Date du message : mai 10, 2017  13:14

Il est si difficile de te trouver,
de dire où tu es,
quelque part,
et d'ailleurs , puisque le temps,
nous pousse un peu plus loin,
et d'abord hors de nous-même,
as tu seulement encore quelque chose,
de commun, avec celle que tu étais ?

une flamme vacille,
est-ce la mémoire qui flanche ?
ou c'est elle qui tourbillonne,
lente, diffuse :
des ombres se sont détachées
de la musique du monde :
Tout un monde lointain,
avale les journées.

Et l'absence,       ingrate,
elle,    se déplace pourtant, toujours .
-    la boucle d'un retour,
-    le poids d'une pierre,
qui pèse sur le lac,
comd amné à l'horizontale.
Peut-être vis-tu entre deux eaux,
des pensées parallèles...

Les univers seraient clos,
le principe des vases communicants
n'auraient plus cours.
Il faut se contenter des ombres,
et des suppositions .

-


RC- juill 2015






*Ce message a été édité le May 10, 2017 1:15 PM par Rechab*

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